27.3.05

Au camp de Columbus

Dans le camp rue Columbus, des baraques de bois construits par Laci pour pouvoir emmener davantage de personnes de province où nous dormions sur des lits superposés (avec des matelas apportés de nos maisons). Aliments préparé par nos soins, bons mais nourriture de masse (le matin café, bien sûr du faux, midi et soir légumes.)

Nous dormions séparés, les femmes et enfants d’un côté, les hommes de l’autre. Pendant la journée, nous étions ensemble dans le grand parc et nous faisions tout pour subvenir à nos besoins, lavage, repassage, etc. Et malgré tout, nous nous sommes sentis mieux : l’espoir de s’échapper nous réchauffait et nous étions entre nous, nous ne sentions pas autour de nous l’atmosphère de haine horrible nourri sans cesse par la propagande !

Mais nous avions observé aussi chez plusieurs hongrois de la pitié et de honte pour ses décrets incroyablement haineux (les cartes d’alimentation jaunes donnaient le droit à moins ou souvent à rien ; à partir du 1er avril interdiction d'avoir des servantes chrétiens etc.)



À peine une semaine plus tard, le 30 juin, nous sommes partis en rang par cinq, les malades sur des chariots. Nous pouvions emporter deux vêtements, six lingeries et aliments pour 10 à 14 jours. Assis sur le chariot, je me suis rappelé de ceux menés vers la guillotine pendant la Révolution Française.

Au lieu de huit heures, nous sommes arrivés à la gare vers minuit.

Jusqu’à lendemain soir on nous déplaçait d’une voie à l’autre et nous nous sommes retrouvés finalement à la gare Ràkos. Nous étions 1650 dans cette action tolérée par les Allemands aux prix de dur sacrifices. Le plan était qu’on arrive au plus tard après 8 à 10 jours en Espagne et de là en Palestine.

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