27.3.05

Davos, 1946 mai

Nous avons passé six mois à Genève, à Val Fleuri.

En janvier est arrivé de Luxemburg un groupe de jeunes garçons invalides de 22 à 30 ans qui ont énormément soufferts : les allemands les ont conscrit contre leur gré et ils ont du lutter. Il leur manque un jambe ou un main et ils utilisent des protèges à la place. Ils sont dans un état psychologique étonnement bon, bruyants, mais, bien sur, quand même fort déprimés.
La plupart entre eux ne veut pas retravailler.

Malheureusement, le “Revivre” n’est pas organisé comme nous l’avions cru : on a trouvé énormément d’abus, perpétué par des responsables auxquels on avait confiance et cela a apporté et apporte encore beaucoup de souci et problèmes, entre autres, aussi à notre fils qui espérait beaucoup d’eux, tout comme les autres. À la place d’un commande de 500 baraques, on lui a commandé seulement 25 finalement, et même ceux ci payés moins que les premiers modèles, il lui ont coûté ainsi plus qu’il en ait gagné et il a des soucis et d’inquiétude - et bien sûr, tout ceci nous a provoqué des problèmes à nous aussi et des inquiétudes dans cesse.

Bien sûr, le Val Fleuri a lui aussi un nouveau direction mais malheureusement le nouveau directeur est comme “un nazi” fort antipathique qu’on appelle tous, depuis qu’une fois cela m’a échappé, “Docteur Mefisto”. Il a tout essayé pour mettre dehors tous les anciens suisses et comme il n’a pas réussi à nous faire « disparaître », il regarde notre groupe de travers, comme inexistant.

Cette groupe est composé d’Ernö et Elise Birschitz avec leur belle mère et enfants, Juci et Dezsö Bergner et leur enfants, Miki Glanz et Anna Szabo, nous deux et madame Farkas. Nous travaillons presque tous dans le cours de tricotage, conduite par un homme génial, Arthur Briggs. C’est le seul groupe qui produit, d’innombrables visiteurs suisses et d’ailleurs, officiels et privés, sont donc conduits tous vers nous et on nous présente comme des « phénomènes tricoteurs », qui après un ou deux mois de travail ont réussi déjà à tisser de belles choses décoratives, sur les métiers à tisser installés par Briggs.

Briggs, d’origine russe, est un artiste peintre et sculpteur de 48 ans, d’un culture étendu, cerveau aiguisé, intéressant, éloquent, amical, amusant. Il s’occupe aussi de chiromancie et graphologie, il est fort sympathique et nous apprécie, il dit que nous sommes son groupe élite. Il enseigne plusieurs autres groupes, responsabilité que lui a confié le ZL, entre autres, un plus grand en Moulasse, environ 160 garçons juif religieux libérés de Buchenwald. Leur famille ont péri et ils sont tous restés seuls, après plusieurs années d’horribles souffrances.

Briggs est juif, lui aussi. Son plus belle « œuvre » est sa fille de dix-huit ans. A Paques il nous l’a présenté et effectivement elle est une jeune fille idéale, chaude, fine comme celles d’autan. Une âme pure, charmante et fort modeste, fantastique.

Briggs cultivait depuis deux ans le souvenir de sa femme adoré décédé et c’est à son souvenir qu’il s’occupe de la tisanerie, dont s’occupait jusqu’à sa mort il y a deux ans sa femme, sur leur petit domaine à Pforzan près de Lugano, utilisant même leur propre laine.

Nous sommes tous enthousiasmés par lui et il a découvert lui aussi des qualités dans chacun de nous, mais, après deux ans de deuil, il a eu le coup de foudre comme un adolescent pour Elise Bratten, l’amie d’enfance de notre fille Katinka. Elise lui rappelle sa femme. Depuis lors, il s’occupe moins intensivement de nous autres. C’est vrai aussi qu’elle tisse spécialement bien. Elise m’est devenue de nouveau chère : elle souffre beaucoup entre les « deux feu » : sa mère, l’adore mais rouspétant sans cesse et la poussant ici puis là et son mari plus âgé et lourd. De temps en temps, elle a donc besoin d’un peu de changement, d’aventure !

Au début, Breggs nous avait dit, en se référant en général : « pour un petit aventure, on sacrifierait tout » On lui doit une quantité des heures fort colorés, quelques très belles soirées, en plus de ce qu’il nous a appris et que nous espérons bien pouvoir utiliser encore.

Notre société de réfugié s’est rapproché et réchauffé de plus en plus, ainsi qu’avant hier, quand je suis venu à Davos, moi aussi, quelques jours après Emil, nous avons fait des adieux émouvants, même la fameuse mère de Elise, pour ne pas dire malfamée, était gentille et attentive avec moi - presque tout le temps - et nous avons formés une vraie famille ici. Je me suis approché surtout d’Anna Szabo que j’ai apprécié spécialement. Nous avons eu la possibilité de faire meilleur connaissance avec la famille Bergen, parents éloigné de notre regretté bru. La famille Bicska moins sympathique, puisque essayant d’utiliser trop les autres, au moins ce qu’on dit d’eux, mais tous ont plein de qualités, de bon facettes, ils sont travailleurs, talentueux, attentifs !

Les derniers jours, ce qui m’inquiète le plus, est que malgré l’ambiance rempli de doutes d’avenir ‘être ou ne pas être’, nous y avons habité ensemble six mois - les mars et avril presque d’été merveilleux sur notre terrasse ensoleillé et avec belle vue - et qu’il parait que de nouveau il faut prendre notre bâton de pèlerin, le « juif errant » doit repartir de nouveau…

Tout serait moins inquiétant si nous ne voyons en plus mon cher fils plein de soucis. Heureusement, il est optimiste malgré tout, il a un bon nature. De meilleurs possibilités arriveront encore, mais il voit tout en grand, et ses affaires causent d’innombrables soucis. Il nous a appelé ici pour charger son père Emil avec la conduit technique de l’affaire de construction et ainsi qu’il puisse lui s’occuper plus tranquillement avec ses affaires divers et étendus de partout.

Ici, nous habitons à « Chasa Sulai », un pension modeste, vieux mais agréable, avec d’autres réfugiés mais aussi des suisses, tous employés de l’affaire de construction.

Le Davos renommé est le Montagne Magique de Thomas Mann. Belle, imposante, fort soleil - surtout l’hiver - et l’air guérissant, ses hôtels élégants, propres et tranquilles, ses boutiques, ses pâtisseries, ses fameux promenades et endroits d’excursions, son lac, ses cinémas, il y a tous qu’on peut attendre d’un lieu de bains de grand classe. Je ne l’aime pas, malgré tout. Il ne veut pas se réchauffer, il neige, quand ailleurs en Suisse il pleut, et on voit tellement des malades graves dans chaque sanatoriums.

Bien sûr, voir que le Chaletfabrik ne marche pas comme il faut et que Emil ne réussi pas à être assez utile pour les affaires, s’ajoute au fait, que malgré le commodité, de la nutrition de premier rang, de tout que j’ai manqué depuis des années, je ne suis pas enthousiaste pour Davon…

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